L’infinie dignité humaine — Aumônerie des hôpitaux de Pau

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L’infinie dignité humaine


 

Éditorial 

Le dicastère pour la doctrine de la foi a publié lundi 8 avril un texte important sur la dignité humaine, qui apporte un éclairage particulier sur notre actualité et aide à en comprendre les enjeux de fond.

Comme souvent avec les textes du magistère, il y a beaucoup à recevoir. Le document sur la dignité humaine a au moins deux niveaux de lecture. D’une part, il redit les principes qui aident à vivre et à croire dans l’existence. En ce sens il éclaire notre vie en général. Et d’autre part, il pointe des situations concrètes auxquelles l’être humain doit faire face aujourd’hui à la surface du globe. Dignitas infinita relève ainsi treize situations types où la dignité humaine est bafouée sinon menacée.

Le texte est scandé par un refrain décliné sous plusieurs formes, comme au paragraphe 52 : « Il n’y a pas de conditions sans lesquelles la vie humaine cesse d’être digne ». Pour l’Église, la dignité humaine est inconditionnelle. Le texte redit le caractère sacré de la vie humaine qui passe par sa dignité absolue, native. Cette affirmation, si nécessaire à notre temps, fait lever deux objections, qu’il nous faut bien repousser.

La première est que la sacralisation de la personne humaine pourrait être reçue comme un élément supplémentaire dans l’individualisme ambiant, lequel « sacralise », mais à mauvais escient, les individus. La dignité humaine, en régime chrétien, ne va pas dans ce sens. Le texte précise qu’elle est un commun de toute l’humanité et non un instrument qui donnerait une valeur infinie à toutes les préférences individuelles. Si, certes, la dignité humaine est personnelle, elle ne l’est qu’en vertu de son lien avec le vivre-ensemble. La sauvegarde de ma propre dignité ne peut jamais se faire au détriment d’autrui et du projet qui m’unit à lui.

La seconde est de l’ordre du constat quotidien en regardant autour de nous ou en nous informant : la dignité sacrée de l’homme ne s’impose pas. Là réside l’enjeu principal de ce document : interpeller le lecteur, sans le culpabiliser, afin qu’il restaure les conditions de manifestation de la dignité des personnes. Il ne dit pas par quels engagements concrets les chrétiens peuvent contribuer au changement, mais en pointant les situations comme autant de lieux de lutte, il invite à l’action. Le rappel final du lien intrinsèque entre la foi et la défense de la dignité humaine va dans ce sens, comme l’indication qu’il n’y a pas réellement d’évangélisation sans promotion d’une vie digne.

 

Arnaud Alibert