Des Sacrements pour les malades — Aumônerie des hôpitaux de Pau

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Des Sacrements pour les malades

sacrement des malades

Sur les chemins des malades : une présence fraternelle et les sacrements

La personne malade, lors de son séjour à l'hôpital, est accompagnée de multiples manières par son entourage, le personnel soignant et le service de l'Aumônerie.

Parmi ces gestes d'aide et de soutien, des signes particuliers lui sont proposés qui attestent d'une manière spéciale la présence et la compassion du Seigneur.

 

LE SACREMENT DU FRERE

 

D'après les pères de l'Eglise comme saint Jean Chrysostome, saint Augustin ou Tertullien, il existe un "sacrement" méconnu mais pourtant fondamental : le "sacrement du frère". C'est celui qui nous tourne vers nos frères (tous fils d'un même Père), notamment les plus pauvres, pour nous mettre à leur service. L’amour de Dieu est inséparable de l’amour du prochain. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » (Lc 10, 27).

Jésus lui-même, par toute sa vie (accueil des pécheurs, guérisons, etc.), se met au service de l’autre. Il demande à ses disciples de l’imiter. "C'est un exemple que je vous ai donné : ce que j'ai fait pour vous, faites-le vous aussi", dit-il après le lavement des pieds (Jn 13, 14-15).

Et comme dans tout sacrement, c’est aussi Jésus lui-même qui se rend présent. "En vérité je vous le dis, ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25,40).

En commentant la parabole du Bon Samaritain (Luc 10), Cyrille Argenti, prêtre orthodoxe, souligne : « En prenant soin du malade, nous entrons en communion avec le Christ. Dans les deux cas, il y a sacrement puisqu’il y a présence du Christ. »

Eucharistie et service du frère se nourrissent l’un l’autre : en accueillant le corps de Jésus, qui donne sa vie pour nous, nous recevons la grâce de donner à notre tour notre vie pour les autres. « Nul ne peut recevoir dans l’eucharistie le pardon et la paix de Dieu sans devenir un homme de pardon et de paix, poursuit le Père Argenti citant le théologien orthodoxe Olivier Clément. Nul ne peut partager le banquet eucharistique sans devenir un homme de partage. »

En 1662, le philosophe Blaise Pascal est à l’agonie. Il demande à son entourage la communion eucharistique mais ses difficultés de déglutition les empêchent d’accéder à sa demande. Il répond alors : « Faites entrer dans ma chambre un pauvre de la rue. Ainsi, puisque je ne peux pas communier avec la Tête, je pourrai communier avec un membre de son Corps. »

 

 L'EUCHARISTIE

 

                                                       

La coutume de porter la communion aux personnes malades ou autres absents de la communauté chrétienne est fort ancienne dans l’Eglise. Elle est signalée par Saint Justin à Rome dès les années 150.

Le Concile  Vatican II a renoué avec  la tradition en invitant  les pasteurs à veiller que les personnes âgées  et les malades même non gravement atteints puissent recevoir l’Eucharistie.

Porter la communion aux malades est un acte de foi  de la part de celui qui accomplit ce geste au nom du Christ et  de la part du malade  qui s’unit  au Christ qui vient demeurer en lui.

Porter la communion aux malades est un véritable service d’Eglise ; ce n’est pas un acte de générosité individuelle. C’est une démarche fraternelle dont on n’est pas propriétaire mais accomplie au nom de l’Eglise qui nous envoie.

Pour remplir ce service d’Eglise, on ne peut s’appuyer sur la bonne volonté ni sur le seul lien  familial. Il revient aux pasteurs de rappeler le sens de cette démarche et quelques  pratiques à retenir :

On ne donne qu’une seule hostie consacrée et non une réserve d’hosties pour plusieurs jours
On ne communie pas soi-même ; on reçoit la communion de quelqu’un qui représente l’Eglise. La communion est toujours à vivre en liaison avec le service de l’aumônerie hospitalière.

Par la communion, la personne hospitalisée se nourrit du Christ « nourriture qui refait nos forces » et reste aussi en communion avec la communauté chrétienne qui l’accompagne par la prière.

« Vous qui visitez les malades, dites-leur notre prière pour eux ; demandez-leur de prier pour nous ».

 

                             Porter la Communion aux Malades                      LA  COMMUNIUX  MALADES                    (proposition d'une mini-célébration)

 

                                                                      

 

                                                   

 

Un temps d'accueil

Nous sommes réunis au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen

Vous êtes entourés de votre famille qui est en communion avec vous.

Une demande de pardon

Tournons-nous vers le Seigneur qui est miséricorde, c'est-à-dire qui accueille dans son cœur nos faiblesses et nos infidélités.

Mes forces m'abandonnent, Seigneur, prends pitié !

Je me fais du souci pour l'avenir, O Christ, prends pitié !

Il me semble être une charge pour mes proches, Seigneur, prends pitié !

Ou : acte de contrition

Ou : la prière du Je Confesse à Dieu

L'écoute de la Parole de Dieu

La Parole de Dieu est le cœur de notre Foi. Mais il est important d'adapter ce temps à l'état de la personne malade. Peut-elle supporter un temps de prière long ?

Quel texte prendre ? En cas de fatigue importante, une phrase marquante de la Parole suffit. Un jour de fête ou le Dimanche, nous pouvons suivre l'évangile et échanger simplement.

 

La prière universelle

Les personnes malades sont très sensibles aux souffrances qui les entourent et qui sont annoncées dans les médias. Nous entendons souvent : "Il y a pire que moi !" Nous pouvons aussi prier pour toutes ces intentions entendues mais aussi pour le personnel soignant. Nous pouvons faire le lien avec les photos et prier pour toutes les personnes aimées.

Préparons notre cœur à recevoir le Seigneur : disons ensemble Notre Père

 

Le temps de la communion

Voici l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une parole et je serai guéri !

Le corps du Christ.
Amen.

 

Un temps d'action de grâce

Après la communion, nous avons besoin d'un temps d'intériorisation. Ce temps de silence est important. Ensuite nous pouvons demander à la personne si elle désire dire une prière aimée. Les personnes âgées ont l'habitude de réciter une prière apprise dans l'enfance.

Prière du Je vous salue Marie.

 

Une prière d'envoi

Nous pouvons conclure par un envoi pour la semaine en donnant un projet d'espérance pour la personne alitées par rapport à toutes les paroles échangées.

Que Dieu dans son amour infini nous bénisse,

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.

 

                                                   Prier et Célébrer avec les malades – Daniel PIGNAL – JACQUARD – Editions de l'Atelier

                            

LA RECONCILIATION OU LA CONFESSION

 

 

                                                               

                                                                            

 SE CONFESSER

 

Ce sacrement inquiète et rend souvent mal à l’aise. Hélas on préfère l’éviter, le repousser, ou pire le ridiculiser. Le Père Sébastien Antoni, assomptionniste, dédramatise la confession.

Pourtant le sacrement de réconciliation est un cadeau fabuleux qui nous relève, nous conforte, nous restaure. Il invite à la confiance.

Si elle comporte une dimension individuelle, la démarche du rituel de l’Église est aussi comme pour tout sacrement une démarche ecclésiale. La notion de corps ecclésial, de communauté est fondamentale. Il s’agit pour l’Église entière, de vivre, l’Évangile au cœur du monde pour manifester la Sainteté de Dieu. Pour cela la communauté ecclésiale a besoin de la grâce du Seigneur, de son pardon, de sa tendresse et de sa force, mais aussi du soutien et de la prière de tous ses membres. Cela se concrétise de multiples façons : le pardon mutuel, le partage, le refus de l’injustice, l’engagement apostolique, la prière…

Le rituel propose plusieurs modalités pour vivre le sacrement

Le plus souvent, le sacrement est préparé par un temps de prière en communauté, puis chacun va rencontrer individuellement le prêtre pour reconnaître ses péchés, recevoir une satisfaction (le prêtre donne un conseil au pénitent en fonction de la gravité et de la nature de ses péchés), prier, recevoir l’absolution, et reconnaître la miséricorde de Dieu en rendant grâce. L’action de grâce se fait le plus souvent en commun par tous ceux qui ont reçu l’absolution.

La présence d’un prêtre, ministre ordonné de l’Église, est absolument requise pour le sacrement de pénitence et réconciliation. Le prêtre n’est pas présent en son nom propre, mais au nom de la mission de service que lui a donné l’Église, c’est pour cela qu’il revêt toujours l’étole pour donner ce sacrement. Il est au service d’une rencontre personnelle. Les présences réelles du prêtre et du pénitent, face à face, permettent l’irremplaçable rencontre et une communication incarnée toute en nuance : paroles, silences, attitudes…

                                                                                                                             P. Sébastien Antoni, assomptionniste 
                                                         

 

 

                                                         

 

 

 

SE CONFESSER, CA SE PREPARE !

 

Voici quelques conseils pratiques qui vous aideront à vous préparer au sacrement de pénitence et réconciliation.

La réconciliation, un sacrement qui se prépare

Depuis Vatican II, le rituel de réconciliation retrouve ce qu'il était aux premiers siècles de l'ère chrétienne : un cheminement en plusieurs étapes. «Respecter les délais nécessaires pour que mûrisse la décision personnelle : le moment où l'on écoute la Parole de Dieu, invitant à la conversion, et le moment où l'on demande le signe sacramentel du pardon ne se suivent pas toujours immédiatement», précise le Concile Vatican II.
Voici quelques suggestions et gestes possibles.

Avant d'aller voir le prêtre, n'hésitez pas à choisir un texte de la Bible pour prendre le temps d'écouter la Parole de Dieu. Ce moment de préparation peut être également un temps pour vous inciter à relire votre vie spirituelle, familiale, professionnelle et sociale.

Y a-il des questions à se poser?

Oui, mais n'ayez pas une liste trop formelle, à laquelle vous vous raccrocheriez alors que l'essentiel ne sera pas abordé. Mettez-vous sous le regard de Dieu avec simplicité et faites le tour de vos dernières décisions, de vos rencontres, de vos combats intérieurs... Qu'aurait fait Jésus à ma place ? Voila la bonne question! Autrefois, on appelait cela faire "son examen de conscience. 
C'est la confrontation à la Parole de Dieu, qui, précisément, confère la dimension de péché à un acte, une pensée, et différencie ceux-ci de la faute. La faute ne naît en effet que de la confrontation à la simple loi morale. Le péché n'existe que dès lors que l'on se place sous le regard de Dieu, sous son regard d'amour.

La célébration individuelle du sacrement

Si vous ne connaissez pas le prêtre que vous rencontrez, présentez-vous brièvement (vie professionnelle, spirituelle, personnelle). N'hésitez pas à lui dire que cela fait longtemps que vous ne vous êtes pas confessé, si c'est le cas. 
 
Présentation faite, vous pouvez dire «bénissez-moi, mon père parce que j'ai péché» et faire le signe de croix. Mais cela n' a rien d'obligatoire. Si vous êtes très anxieux et intimidé, asseyez-vous simplement. Si vous avez choisi un texte, soumettez-le au prêtre et expliquez-lui les raisons de votre choix. 
 
Pour commencer votre confession, remerciez Dieu pour tout ce qu'il a fait dans votre vie. Ensuite, vous reconnaissez vos péchés, c'est-à-dire ce qui nous éloigne de Lui. Il s'agit, bien évidemment, de ne pas raconter toute votre vie au prêtre. Vous n'êtes pas sur le divan du thérapeute ! Il suffit de parler de deux ou trois choses essentielles que vous regrettez. Cette démarche doit être sincère, vraie et essentielle. Cela s'appelle la contrition. 
 
Le prêtre peut vous éclairer pour changer ce qui ne va pas et rencontrer Dieu, les autres en vérité, fidèle à ce que vous êtes profondément. Il vous propose un geste de conversion et de pénitence. C'est vous permettre de sortir du péché et renouveler votre vie en tant que chrétien. Ensemble, vous pourrez dire une prière commune, en général, celle du Notre Père.

                                                      

                                         CROIRE – Questions de vie, questions de foi

L'ONCTION DES MALADES

 

 

                                                           

 Longtemps dénommé " extrême-onction ", le sacrement de l'onction des malades est aujourd'hui vécu beaucoup plus positivement : n'est-il pas, comme tout sacrement, don de Dieu pour la vie de l'homme ?

Le peuple de la Bible, pour qui l'huile est riche de toute symbolique, connaît déjà des onctions de guérison (Lv 14 : purification des lépreux ) ou de consécration (Ex 29, 36 : l'autel ou l'onction de personnes : Saül ou David 15 16).

C'est l'onction - guérison qui intéresse l'onction des malades dont la pratique se poursuit dans le Nouveau Testament : " Ils expulsaient beaucoup de démons, faisant des onctions d'huile à de nombreux malades et les guérissaient " (Mc 6,13). Il est aussi question d'imposition des mains (Mc 16;18).

 

La pratique de l'Eglise se fonde sur saint Jacques : " L'un de vous est malade ? Qu'il appelle les Anciens en fonction dans l'Eglise : ils prireront sur lui après lui avoir fait une onction d'huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s'il a commis des péchés, il recevra le pardon " (Jc 5, 14-15). Cette onction vise donc à relever le malade (c'est le verbe de la résurrection qui est employé pour dire " sauver ") ; secondairement, elle accorde aussi la rémission des péchés.

 

Un rituel renouvelé  

                                                                                                 

 " Le sacrement de l'onction est marqué par deux gestes : l'imposition des mains et l'onction d'huile des malades " (Rituel § 103), huile bénie par l'évêque lors de la messe chrismale. Pour publier ce Rituel renouvelé qu'à souhaité Vatican II, le pape Paul VI a simplifié le nombre des onctions, réduites à deux (sur le front et sur les mains ), et établi une nouvelle formule sacramentelle :

" N..., par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l'Esprit Saint - Amen. Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu'il vous sauve et vous relève. Amen " (Rituel § 112)

Il s'agit bien d'une grâce de réconfort, notion déjà mentionnée dans la prière de bénédiction de l'huile (Rituel § 11).

 

Une chance pastorale

                     

" Il est toujours beau de savoir qu'au moment de la douleur et de la maladie, nous ne sommes pas seuls : le prêtre et ceux qui sont présents au cours de l'onction des malades, représentent en effet toute la communauté chrétienne qui, comme un unique corps, se rassemble autour de celui qui souffre et de sa famille, en nourrissant en eux la foi et l'espérance, et en les soutenant par la prière et la chaleur fraternelle. Mais le réconfort le plus grand découle du fait que dans le sacrment est présent le Seigneur lui-même, qui nous prend par la main, nous caresse comme il le faisait avec les malades et nous rappelle que désormais, nous lui appartenons et que rien - pas même le mal et la mort - ne pourra jamais nous séparer de lui. Avons-nous l'habitude d'appeler le prêtre pour qu'il vienne et donne à nos malades - je ne parle pas des malades qui ont la grippe, pendant trois ou quatre jours, mais de ceux qui ont une maladie grave - et également à nos personnes âgées ce sacrement, ce réconfort, cette force de Jésus pour aller de l'avant ? Faisons-le ! ".

 

                                                      

                  

(Pape François catéchèse du mercredi26 avril 2014 sur le Sacrement de l'Onction des malades).