Le Service de la Visite — Aumônerie des hôpitaux de Pau

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Le Service de la Visite

Que signifie "Visiter un malade" ?

 

      Aller visiter un malade, c'est se mettre en chemin vers l'autre pour vivre ensemble une rencontre qui nous dépasse, comme Marie allant chez Elisabeth : " Marie se mit en chemin pour aller voir sa cousine Elisabeth et entra dans sa maison " (Luc 1, 39-40).

La visite demande de nous décentrer de nous-mêmes et de ne pas projeter nos propres désirs sur les personnes que nous visitons, mais de les rejoindre dans ce qu'elles éprouvent.  Le sentiment qui nous habite de porter la paix du Christ sera perçu par delà nos paroles et gestes. Cette démarche implique une préparation.

 

PREPARER LA RENCONTRE

 

 

Mandaté par l'équipe d'aumônerie, j'ai mission de témoigner de l'amour du Christ auprès des personnes hospitalisées qui voudront bien m'accueillir. Avant tout, je commence par me poser, par m'asseoir, pour me libérer du quotidien, pour me rendre disponible d'esprit. Déposer mes soucis, faire silence, ouvrir mon coeur. Je peux consulter quelques textes de la Parole de Dieu susceptibles de soutenir les échanges à venir.

Puis je m'apprête, j'emporte avec moi le badge qui m'identifie, mon " Prions en Eglise " , et éventuellement une custode à garnir.

Je prie un instant, pour m'en remettre à l'Esprit Saint :

                           " Seigneur, je te confie ces personnes que je vais visiter.

                            Je me confie à Toi, tel (telle) que je suis aujourd'hui.

                            Que chaque rencontre soit un moment de vérité,

                            un risque, une grâce, où j'accueille l'inattendu de Dieu.

                            Que ton Esprit me guide et me réconforte. Amen "

  

        

 

LE TEMPS DE LA RENCONTRE

J'ai peut-être croisé quelqu'un du personnel qu'il convient de saluer au passage. Habité(e) chaque fois d'une petite émotion, je frappe à la porte de la chambre et j'ouvre. Que vais-je trouver ? Comment serai-je reçu(e) ? Chaque rencontre est unique et me remet en cause.

Si la personne n'est pas disponible (soins, visites multiples, repos...), s'excuser et évaluer s'il est possible de reporter la visite.

Si la personne est disponible, la présentation d'abord, s'annoncer, " Bonjour, je fais partie..." Faire part de l'existence d'une équipe d'aumônerie, puis, en fonction de l'accueil, voir si l'on peut aller plus loin. Utiliser l'environnement du malade, la présence de proches, solliciter ses questions.

Enfin, quand la personne a évoqué son vécu, apprécier l'opportunité de proposer une prière, une intention ou une communion, voire la visite du prêtre ou le sacrement des malades. La prière commune est une relation profonde.

La question se pose de la présence de deux malades dans les chambres à deux lits. La règle, sauf exception toujours possible, est la discrétion. Distinguer entre les personnes, en particulier quand on porte la communion.

Clôturer la rencontre

Des signes se manifestent : une fatigue visible, des paroles, le silence.

Remercier la personne de son accueil et du temps passé ensemble, puis se retirer.

 

APRES LA RENCONTRE

La rencontre ne s'arrête pas quand, la visite terminée, le seuil de la chambre est franchi. Chacun emporte alors des paroles, des silences, des questions. C'est le moment de laisser remonter en soi ce qui s'est passé, de prendre le temps de la juste distance. Où est-ce que je me situe dans l'échange qui vient de se dérouler ? Ai-je rencontré des moments difficiles qui m'ont dérouté(e) ? Est-ce que à l'inverse, à l'issue des confidences qui m'ont gratifié(e), je ressens ce bien-être où l'on sent l'oeuvre de la grâce ?

Il est utile alors de relire la visite, l'accueil de la personne, l'effet éventuel de la présence de son entourage. Ai-je été assez délicat(e) pour bien comprendre son désir, son sentiment, son approbation, ou l'origine intime de son refus ?

Un compte rendu de la visite permet de fixer les idées et de garder une trace avant une prochaine intervention. A l'issue d'un premier contact, je peux résumer le contenu de la conversation : échange de nouvelles, dialogue amical, écoute attentive, partage spirituel, partage de foi...S'il s'agit d'une rencontre suivante, ai-je remarqué quelque chose de nouveau ou de différent ? Y a-t-il de nouvelles consignes à respecter ?

Ma prière, enfin, se nourrit des paroles de ces femmes et de ces hommes souffrants qui témoignent de l'essentiel, du sens profond de leur vie ; ils nous transmettent, sans le savoir, bien plus que ce que nous leur apportons.

Enfin, quand c'est possible, un partage avec l'équipe d'aumônerie sur les difficultés rencontrées ou les émotions vécues, une prière, voire une eucharistie complètent heureusement une journée.

" Ils se réunissaient auprès de lui, et ils lui rapportèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné...Puis il leur dit : " Venez à l'écart et reposez-vous un peu "  (Marc 6, 30-31)

     

                                                                  

 

Quelques conseils écrits, fin 1993, par l'évêque orthodoxe Antoine Bloom de Souroge (1914 - 2003 ) sur l'attitude du visiteur de malade.

" D'une part, il faut faire en sorte que celui auquel vous vous consacrez prenne conscience que vous êtes venu pour un temps indéterminé, sans être pressé, en étant entièrement présent. Trop souvent, physiquement, nous sommes bien là, mais nos pensées sont ailleurs, nous avons en tête le malade que nous venons de quitter, ou celui que nous allons visiter, ou alors les choses que nous aurions dû, ou que nous devons encore faire. Si vous vous rendez au chevet de quelqu'un, qu'il lui soit absolument sans partage, que, durant ces cinq minutes ou plus, vos pensées ne seront occupées par rien d'autre et qu'il n'y a point au monde d'être plus important que celui à qui vous tenez maintenant compagnie.

D'autre part, sachez rester silencieux. Que le bavardage cesse, cède la place à un silence profond, vigilant, plein de sollicitude humaine. Il n'est pas facile d'apprendre à faire silence. Asseyez-vous, prenez le malade par la main et dites tranquillement : " Je suis heureux d'être avec toi... " Puis faites silence, sans remuer avec lui un monde de mots insignifiants ou d'émotions superficielles. Que votre visite lui apporte de la joie, qu'il sache que, pour vous aussi, elle est une joie. Et  vous découvrirez qu'à un certain moment, les gens deviennent capables de parler, de parler avec sérieux et hauteur de vue, de dire les quelques paroles qui méritent d'être prononcées. Et vous découvrirez quelque chose d'encore plus frappant, c'est que vous êtes vous-même capable de parler de la sorte. "

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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