« Du feu de Dieu ! » — Aumônerie des hôpitaux de Pau

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« Du feu de Dieu ! »

                                  

 

L’Esprit Saint est le visage de Dieu le plus méconnu et pour cause. Autant le Père et le Fils se laissent caractériser (du moins le croyons-nous) dans nos catégories humaines, autant l’Esprit multiforme, empruntant la légèreté et la mobilité du souffle et du vent, nous échappe et nous file entre les mots. Hormis son coup d’éclat flamboyant lors de la Pentecôte, son efficacité se fait aussi discrète qu’indispensable. L’évangile de St Jean qui réduit l’évènement au seul fait que Jésus avant de les envoyer « souffle » sur les Apôtres, tend à confirmer cette présence à peine perceptible. N’est-ce pas là notre expérience quotidienne ? Pensons-nous à l’air que nous respirons à chacune de nos inspirations ?

Et pourtant, que seraient devenues l’histoire du salut et celle de l’Eglise sans cette action première et souterraine de la troisième personne de la Trinité ? Lorsque nous nous penchons sur l’origine et l’institution de l’Eglise, nous ne pouvons que rester dubitatifs  sur la solidité de sa constitution. Quant aux multiples péripéties scabreuses de son long parcours, elles auraient dû précipiter sa fin plutôt que son maintien durant  des siècles. Je me souviens encore d’un de mes professeurs inspiré de sociologie, dans les années 70, qui prédisait l’inutilité de l’Eglise à brève échéance, étant donné l’éclat de la lumière des sciences humaines qui allait rendre caducs tous les obscurantismes moyenâgeux. Par ailleurs, nous pouvons constater que  les déficiences du clergé, le manque de crédibilité des fidèles, l’accumulation des scandales n’ont pas encore tari les demandes d’admission  à la famille des chrétiens. Il faut croire que depuis des siècles, un agent efficace double le travail missionnaire des disciples et que la conversion dépasse la simple adhésion à une organisation  plutôt bancale.

Et à ceux qui insisteraient encore en me disant que les chrétiens sont de plus en plus marginalisés dans notre société, et que le Christ lui-même se posait la question de savoir s’il trouverait « encore la Foi sur la terre », je répondrais : « Combien étaient-ils aux jours décisifs du salut au pied de la Croix et près du tombeau ? » Nous ne sommes jamais à l’abri d’une Pentecôte…

 

    Jean Casanave