Message de Pâques de Mgr Marc Aillet — Aumônerie des hôpitaux de Pau

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Message de Pâques de Mgr Marc Aillet

                      

« Le dimanche de Pâques, nous chanterons : « La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux » (séquence pascale). Qui pourrait nier l’actualité de ces paroles en ces temps où la mort semble omniprésente jusqu’à l’obsession ? Pas un jour où l’on ne déplore des victimes de la guerre en Ukraine ou en Terre Sainte et où, au lieu d’exiger des négociations pour faire la paix et mettre fin aux massacres, comme le réclame constamment le pape François, on se dit prêt à alimenter la surenchère des armes. La transgression de l’interdit de tuer qui s’inscrit symboliquement dans la Constitution de notre pays, comme un droit fondamental : l’euphorie collective qui a accompagné le vote du Parlement masque si mal le drame vécu par tant de femmes, auxquelles les pressions sociales et les difficultés économiques n’ont fréquemment pas laissé le choix, et la mort imposée à l’enfant à naître, qui demeure le grand oublié des débats.

Et aujourd’hui le projet de loi sur la fin de vie présenté par le président de la République qui ose parler d’une « loi de fraternité », quand sont promus le suicide assisté et l’euthanasie : Mgr Eric de Moulins Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a parlé de « tromperie » ; les soignants qui se dévouent pour accompagner la vie jusqu’au bout ont exprimé leur colère, regrettant de ne pas avoir été associés à ce projet de loi ; l’éditorialiste de l’hebdomadaire La Vie a taxé ce projet de loi de « folie » ; les évêques de France, dans leur déclaration du 19 mars, « Ne dévoyons pas la fraternité ! », affirment : « C’est un impératif d’humanité et de fraternité que de soulager la souffrance et d’offrir à chacun la fin de vie la mieux accompagnée plutôt que de l’interrompre par un geste létal. Notre idéal démocratique, si fragile et si nécessaire, repose sur l’interdit fondateur de donner la mort ».

Pourquoi les soins palliatifs sont-ils encore si méconnus ? Pourquoi leur accès est-il encore si limité dans nombre de départements ? Pourquoi nos hôpitaux souffrent-ils d’un manque cruel de moyens et de personnels pour soigner, soulager, accompagner ? Où trouvons-nous les milliards pour promouvoir la guerre, quand notre système de santé est si malade ?

Certes, à l’heure de l’obscurcissement des consciences, il ne s’agirait pas de se contenter de dénoncer ces avancées funestes de la « culture de mort » (Jean Paul II), encore moins de condamner quiconque. Mais il semble que le dialogue institutionnel soit devenu une voie sans issue. Pour autant, il ne serait pas raisonnable de se résigner, encore moins de se décourager. Nous chrétiens, en effet, nous croyons que si « Le Maître de la vie mourut : vivant, il règne » (séquence pascale). Oui : « Nous le savons, le Christ est vraiment ressuscité des morts » (Ibid.), lui qui est la Résurrection et la Vie.  C’est notre espérance qui nous encourage à proclamer, célébrer et servir sans relâche l’Évangile de la Vie ! Il est urgent de parler à la conscience des gens, de proclamer la beauté de la vie et de Celui qui en est l’auteur ; il faut encore que notre charité se fasse toujours plus inventive pour accompagner la vie jusqu’au bout dans nos familles, dans les Ehpad, dans les hôpitaux…

Avec les évêques de France, j’exprime un vœu en cette fête de la résurrection : « Le message de Pâques, que chacun peut accueillir à sa manière, est le triomphe de l’amour et de la vie sur la souffrance et le sentiment d’abandon. Que l’espérance de cette lumière pascale éclaire et encourage tous nos concitoyens et tous leurs représentants au seuil d’un débat décisif pour le présent et pour l’avenir de notre commune humanité » (Déclaration du 19 mars) ».

 

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