L'aumônerie et l'hôpital — Aumônerie des hôpitaux de Pau

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Aumônerie des hôpitaux de PauAumônerie des hôpitaux de Pau
Menu

L'aumônerie et l'hôpital

« Vous devriez aller voir la dame qui est à la chambre 32. Je crois qu’elle aimerait avoir votre visite. »

Une Eglise partenaire

 

« Vous devriez aller voir la dame qui est à la chambre 32. Je crois qu’elle aimerait avoir votre visite. »

 

Celle qui s’exprime ainsi est l’infirmière du service d’oncologie et celui auquel elle s’adresse est l’aumônier de l’hôpital. Un tel dialogue est fréquent dans le cadre hospitalier entre équipes de soignants et service de l’aumônerie. Il manifeste que les temps ont bien changé.

 

Tout d’abord, on n’est plus à l’époque où l’aumônier – toujours un prêtre – était appelé quand les personnes étaient à toute extrémité ou quand, voyant leur fin proche, elles demandaient la visite d’un prêtre. Aujourd’hui, l’aumônier peut-être un prêtre, mais aussi un diacre ou encore un laïc, homme ou femme. Aux yeux de l’administration, l’essentiel est qu’il soit bien mandaté par les responsables de l’Eglise catholique.

 

Une équipe professionnelle

On peut ajouter que l’aumônier n’est pas seul, qu’habituellement une équipe l’entoure. Là encore, les membres doivent être nommément désignés et reconnaissables au badge qu’ils portent. Il n’est pas question – et on le comprend – de laisser n’importe qui rencontrer les malades.

 

La relation au personnel des hôpitaux a changé

Ensuite, la relation au personnel des hôpitaux a changé. Du fait de la présence régulière des membres de l’aumônerie, la méfiance s’est beaucoup estompée, chacun apprenant à connaître et à respecter l’autre. Ainsi, il n’est pas question d’intervenir sans avertir la responsable du service. Souvent, cela se passe de façon informelle par un bonjour amical avant d’aller dans telle ou telle chambre.

 

Enfin, ce qui a aussi modifié les rapports, c’est la compétence des aumôniers qui ont suivi une formation assez longue, avant d’être nommés ou en cours d’emploi. On sait qu’on a affaire à des personnes qui savent ce qu’est un hôpital avec ses structures hiérarchiques, qui ne commettront pas d’impairs à l’égard des personnels ou des malades.

 

                    

Un partenariat efficace…..

 

 

Tous ces éléments expliquent qu’aujourd’hui, dans beaucoup d’hôpitaux, la relation soignants-aumônerie se vit comme un partenariat.

                          

On peut le voir dans les informations mutuelles concernant les malades visités, dans les limites de la discrétion nécessaire. On le voit encore dans le cadre des soins palliatifs où les personnes en fin de vie sont pris en charge par plusieurs services, dont aussi celui de l’aumônerie. Dans cette période où le personnel soignant a peu de temps à passer auprès de chaque malade, il apprécie que des partenaires puissent assurer une présence plus gratuite.

Dans un livre récent, Agathe Brosset (1) écrit : « Dans la situation de partenariat, chacun est mis en position d’apprendre de l’autre et donc de se trouver transformé dans ses propres repères et appréciations. »

On voit bien comment cela peut se vivre au sein des hôpitaux, les équipes d’aumônerie recevant des autres personnels de santé et réciproquement.

Dans la situation de partenariat, chacun est mis en position d’apprendre de l’autre et donc de se trouver transformé dans ses propres repères et appréciations. »

 

Mission de servants…..

 

 

Cette manière de se situer dans le cadre du service public de la santé donne un modèle pour l’ensemble de l’Eglise. L’auteur déjà cité écrit : « Présente au monde, engagée dans le monde, solidaire et partenaire du monde, une Eglise en état de mission se situe dans le mouvement du dialogue continu entre Dieu qui offre son salut, sa visite, son hospitalité aux hommes et le monde qui, pris entre toutes sortes de maux, 
aspire à la délivrance, au bonheur et à la vie pacifiée. »

 

Le partenariat est un choix missionnaire pour l’Eglise

Le partenariat est un choix missionnaire pour l’Eglise. Il peut être mis en œuvre dans bien des lieux (prisons, écoles, etc.), à condition que les chrétiens ne se situent pas comme ayant réponse à tout, mais ayant aussi à apprendre des autres. Le concile Vatican II parlait d’une Eglise servante. C’est bien ce qui est vécu aujourd’hui par les équipes d’aumônerie dans les hôpitaux français.

 

Yves Guiochet

(journal « Bonne Nouvelle des paroisses du Nord de Pau » - juillet – août 2013-10)

(1) Agathe Brosset : « Une Eglise de la rencontre », Editions de l’Atelier.