QUARANTE JOURS POUR DEVENIR MEILLEUR — Aumônerie des hôpitaux de Pau

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QUARANTE JOURS POUR DEVENIR MEILLEUR

 

                          

 

Quand j’étais petit, mon frère et moi observions le carême en supprimant la barre de chocolat du goûter. Il ne restait, en somme, que le pain. Mais c’était pour moi un effort de carême d’autant moins méritoire que je n’aimais pas le chocolat…

Et j’en ai retenu, à l’époque, que le carême consiste à se priver de quelque chose. Ce qui n’est pas entièrement vrai. Le carême consiste à faire des efforts pour devenir meilleur.

Consommer moins pour partager plus, ou se reprendre en main après un temps de relâchement ; passer un peu moins de temps en futilités et un peu plus en prière, en méditation, en lecture ; améliorer nos relations avec autrui, demander et donner le pardon ; tourner notre regard vers le Seigneur. Tourner notre regard vers le Seigneur, c’est précisément le sens du mot « conversion ». « Conversion »  dans le grec de l’Evangile comme en latin signifie de façon littérale « demi-tour ». Nous retourner, quitter le chemin que nous étions en train de prendre, revenir vers Dieu qui, avec sa grande patience, ne cesse de nous tendre les bras.

Certes, nous y avons souvent quelque mal. Notre pente naturelle va vers la distraction. Nous ne sommes pas méchants, non ; nous sommes des adultes expérimentés et d’honnêtes chrétiens, mais, comment dire ? Moyens. Moralement et spirituellement moyens. Bons ici, médiocres là. Avec quelques péchés si bien ancrés que nous ne les voyons plus et peut-être un peu de lassitude spirituelle.

Le carême vient à point nous tirer de cette monotonie spirituelle de nos vies d’adultes. «  Revenez à moi de votre cœur » dit le  Seigneur par le prophète Joël, « car je suis un Dieu de tendresse ! ». Pour se rapprocher de Dieu, pour remettre notre vie devant lui, pour renouer avec nos engagements et pour redécouvrir notre vocation chrétienne (qui est la sainteté) tous les moyens sont bons. Lire, écouter, partager, agir, prier, jeûner, faire silence, chanter, danser (pourquoi pas ?), renouer avec des amis perdus, faire plaisir gratuitement à nos proches, vider une vieille querelle, être bons, généreux, joyeux, simples et confiants.

 

…..Et si le fait de vous priver de chocolat vous aide à vous rapprocher du Seigneur, n’hésitez pas : enfermez le chocolat à double tour ! Quant à moi, il faudra que je trouve autre chose.

                                                           

      FR. Yves COMBEAU, Dominicain (Repères pour Vivre).