PSYCHIATRIE EN MILIEU CARCERAL — Aumônerie des hôpitaux de Pau

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PSYCHIATRIE EN MILIEU CARCERAL

                   

                                     

 

   Intervenir en milieu fermé, c'est être convaincu qu'un prisonnier reste une personne susceptible d'entendre, de communiquer et d'évoluer vers une réinsertion sociale. Le psychiatre, de ce point de vue, est un interlocuteur privilégié puisque son rôle consiste précisément à accompagner le patient qui tente de retrouver un comportement mieux adapté à l'entourage où il sera appelé à vivre au terme de son enfermement.

 

            Or, toute décision de justice grave prend en compte une expertise préalable visant à apprécier le degré de responsabilité réel de la personne accusée. Le coupable  a-t-il, au moment des faits, agi sous l'impulsion d'une force irrésistible, ou non? A-t-il conscience de la gravité du fait qui lui est reproché? Est-il capable de s'imaginer à la place de sa victime? Un criminel schizophrène peut être placé à vie en milieu hospitalier fermé au lieu d'être incarcéré en maison d'arrêt pour une peine à durée déterminée.

 

                 

 

L'équipe d'aumônerie, ce mardi de février, a demandé au docteur  Komivi  AZORBLY,  de lui faire part de son    expérience de médecin psychiatre attaché à la fois à la maison d'arrêt de Pau et au centre hospitalier des Pyrénées, où existe une unité spécialisée pour des soins intensifs d'urgence ( US I P )

 

         

 

  

 

La population incarcérée concentre une part importante de cas sociaux, sujets dont l'histoire personnelle a été perturbée à la suite de carences éducatives et affectives, du fait de familles inexistantes, ou par des toxicomanies… On rencontre aussi en prison nombre de personnalités psychopathes : la personne par exemple ne supportant pas d'attendre, voulant tout tout de suite, sans délai.

 

            A l'arrivée dans le service, le nouveau venu répond à un entretien d'accueil destiné à évaluer sa personnalité. On mettra par exemple en place un protocole de sevrage de l'alcool, ou un projet thérapeutique susceptible de prévenir des conduites sexuelles anormales. Le choc carcéral peut déclencher une émotion grave, mais il n'y a pas de lien de causalité de la prison vers la maladie mentale. Le psychiatre intervient aussi pour monter des dossiers devant la chambre d'instruction en vue d'un éventuel aménagement de peine.

 

            Et il y a les malades mentaux vrais : délirants, bi-polaires ou schizophrènes jugés responsables, dont il faut apprécier ou préciser le diagnostic évolutif. Poser un diagnostic de schizophrénie demande du temps, il faut d'abord éliminer toutes les autres causes possibles de bouffées délirantes.

           

            Il existe aussi des groupes thérapeutiques, en particulier au CHP, où les patients apprennent à mieux gérer leur maladie, à mieux comprendre la nécessité de suivre à vie leur traitement, comme un diabétique stabilise son état s'il continue de se surveiller.

 

            Monsieur AZORBLY dit également un mot du partenariat existant entre les équipes soignantes du CHP et celles d'AHENO au Togo.

 

                                                                       Robert LATAPIE