Equipe des funérailles — Aumônerie des hôpitaux de Pau

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Equipe des funérailles

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"l'Eglise est appelée à sortir d'elle-même pour aller 'jusqu'aux périphéries', non pas les périphéries géographiques mais aussi les périphéries existentielles là où réside le mystère du péché, de la douleur, des injustices, de l'ignorance, du mépris religieux, là où résident toutes les misères..." Pape François.

                                            

  L'équipe des funérailles de l'aumônerie du Centre hospitalier de Pau 

 

L'équipe s'est mise en place depuis une quinzaine d'années pour répondre aux demandes des familles qui ne souhaitaient pas une cérémonie religieuse à l'Eglise mais simplement un moment de prière avant la crémation ou l'inhumation de leur défunt.

 

 

 

     Déjà en 1992, le Synode diocésain invitait  les    communauté chrétiennes à soutenir les familles en deuil et à mettre en place dans chaque paroisse des équipes d’accompagnement du deuil.

 

 

 

 

L’équipe de l’aumônerie a participé aux journées de formation organisées par le Service diocésain de pastorale liturgique et sacramentelle et a pu s’enrichir   du travail déjà réalisé dans différents diocèses.

Ces temps de formation se poursuivent régulièrement  par une relecture des célébrations, par un échange  spontané après chaque cérémonie et par les journées de formation proposées par la pastorale du deuil de l’agglomération paloise.

Aller à la rencontre d’une famille en deuil, c’est être prêt à tout entendre ; c’est s’investir dans une mission délicate et importante auprès de ceux qui sont accueillis ; c’est manifester le visage d’une Eglise proche des hommes, habitée par l’espérance ; c’est annoncer la Bonne Nouvelle  du Christ ressuscité.

Nous avons la ferme conviction que ce temps de rencontre avec la famille est déjà le commencement de la célébration.

Accompagner les familles en deuil, c’est toujours une œuvre de compassion.

 

 

                                               

              

 Funérailles : vers d'autres formes de célébrations

     

                                               

 

                                 

                                        

                                     

 

Augmentations des crémations, participation des laïcs aux célébrations, les funérailles changent. Serait - ce une chance pour l'Eglise?

entretien avec Laurent Villemin, propos recueillis par sophie de Villeneuve ( Croire, questions de Vie, Questions de Foi )

 

 

Les nouvelles formes de célébration des funérailles ont-elles changé en profondeur la vie paroissiale ?

Oui, bien sûr, mais les changements sont différents d’une région à l’autre. Il y a de grandes diversités et les chiffres le montrent bien. Selon l’importance des crémations ou des inhumations, selon que la célébration à l’église est présidée par un prêtre ou par une équipe de laïcs, on remarque de grosses variations entre les régions.

On ne peut pas dire que les prêtres ne président plus les funérailles. Les prêtres, sur l’ensemble du territoire français,  président encore aujourd’hui l’essentiel des funérailles, avec ou sans équipe de laïcs. Mais cela va changer rapidement, c’est vrai. En revanche, on assiste à une demande de plus en plus importante de crémation, même s’il faut faire une  distinction entre ceux qui en font une demande formelle et ceux qui en expriment juste le souhait. L’enquête IFOP de 2008 le montre bien : 50 % des Français désirent être incinérés plutôt qu’inhumés, mais dans les faits cela évolue moins vite. Beaucoup changent d’avis après avoir assisté à une crémation. Mais on voit bien que, même si on reste à des taux inférieurs à ceux de la Grande-Bretagne, les demandes de crémation augmentent.

Cela change-t-il l’accompagnement pastoral des fidèles ? La façon de célébrer ?

Oui, parce que le crématorium, comme le funérarium, sont des lieux de passage du corps et que l’Église, qui accepte la crémation, insiste cependant pour que la célébration se fasse en présence du corps. La liturgie des funérailles est faite pour un corps et non pour des cendres, elle comporte différentes stations, symbolisant des passages qui aident le travail de deuil et sont le signe de la Résurrection. Par exemple, il y a une liturgie prévue à la maison ou à l’hôpital. Dans le nouvel guide pastoral pour les funérailles, il y a des célébrations et des prières  prévues au funérarium et au crématorium. On voit donc que l’Église prend en charge ces réalités nouvelles de la mort. Ce guide vaut pour toute la France, mais il tient compte des choix pastoraux différents d’un diocèse à l’autre.

C’est-à-dire ?

Certains diocèses ne veulent pas prendre en charge des célébrations catholiques au crématorium. Les raisons en sont simples : il s’agit d’ éviter que tout se passe au crématorium et qu’on ne passe plus par l’église qui est le rappel du baptême, de la communion, du mariage. L’église doit rester un lieu signifiant. Certains diocèses refusent donc d’être présents au crématorium. D’autres, en revanche, refusent de laisser les familles dans le désarroi au moment de ce processus dur et parfois insupportable. Il y a donc des présences qui s’organisent, des célébrations qui se font, à certaines conditions.

Soyons réalistes : certains diocèses font cela pour éviter que d’autres prennent la place, des opérateurs de pompes funèbres, par exemple, mais aussi des charlatans. Dans des crématoriums importants de la région parisienne ont sévi de faux prêtres, à l’affût de familles en deuil désemparées à qui ils proposaient leurs services. La mort est tellement tragique dans notre société, que l’Église a une mission de service réel d’encadrement.

Vous plaidez donc pour une présence effective de l’Église dans les crématoriums ?

Oui. Je pense personnellement que l’Église doit être là aussi. Je le pense comme croyant, comme homme, comme prêtre, mais aussi parce que j’ai animé une formation dans un grand groupe français de pompes funèbres et que je me suis rendu compte que l’Église est attendue dans ces lieux, et que beaucoup ne comprennent pas  pourquoi elle n’y est pas présente. Or, il y a moyen de collaborer. J’appartiens depuis peu au Comité national d’éthique du funéraire. Ce sont des organisations de pompes funèbres qui ont sollicité des religieux et des philosophes pour réfléchir avec la société de thanatologie à ces questions. J’ai découvert une vraie demande de réflexion.

Cette réflexion n’a-t-elle pas déjà été largement entamée par l’Église ?

Oui, à travers les textes et les prières proposés, le guide pastoral offre déjà de belles choses. L’Église dit que la mort n’est pas la fin de tout. Mais elle peut faire plus, tout spécialement dans le cadre de la crémation, où la disparition est violente. Cette violence ne doit pas faire croire que la force du lien entre les vivants est perdue. Une célébration signifie aussi que les liens  subsistent et font vivre. La célébration par elle-même crée un corps social. Une célébration au crématorium n’est pas juste une réunion de personnes qui viennent là et ne se parlent pas. La force du lien entre les vivants est aussi un mode de signification de la Résurrection. Et puis, essayer de resituer ce moment de la crémation dans la continuité temporelle de la vie d’un homme et d’une communauté, c’est important.

Vous y voyez une forme d’évangélisation ?

Plutôt une façon de servir nos contemporains. Le crématorium est un lieu de grande pauvreté et de désarroi total. Si l’Église n’est pas là, elle n’est pas fidèle à sa mission.

Vous insisteriez aussi sur une présence au funérarium ?

Oui, mais cela dépend des cas. Il y a plusieurs types de funérarium et ils n’ont pas tous le même fonctionnement. Le funérarium est un lieu transitoire situé entre le lieu de la mort et le lieu de  la crémation ou de l’inhumation. J’insisterais plus sur le cimetière. C’est un lieu que l’Église a déserté. Pastoralement, c’est vrai, les choses changent. Hier on refusait d’entendre la question : on n’allait pas au cimetière. Aujourd’hui, on voit des choses qui s’organisent, même en dehors de l’inhumation, le 1er novembre par exemple. C’est aussi un mode de présence. Mais je milite pour une présence lors de l’enterrement de la personne. Il faut être là. Et il suffit de pas grand-chose. Qu’il y ait quelqu’un pour  dire une parole et poser un geste.

Aujourd’hui, les équipes de laïcs prennent en charge les funérailles. C’est une révolution ?

Quand des laïcs prennent en charge avec le prêtre la célébration des funérailles, c’est une belle évolution de l’Église, peuple de Dieu. Mais  il arrive que les laïcs animent seuls  toute la célébration. Bien souvent, cela heurte. Mais les enquêtes sont intéressantes. Avant la célébration, les personnes sont très affectées et réagissent violemment. Ensuite, elles sont très contentes, ont apprécié la qualité de la célébration et l’accompagnement. Vous m’auriez demandé il y a quinze ans comment je voyais les choses, je vous aurais répondu : ça ne passera jamais, on n’y arrivera pas. Aujourd’hui, je ne dirais pas que c’est entré dans les mœurs, mais c’est en train de se faire, la qualité chrétienne de cet accompagnement par des laïcs est reconnue. Beaucoup se forment, préparent, s’investissent. C’est une Église qui dit qu’elle est là, au pied de la Croix, avec les autres. Ces laïcs sont de vraies figures d’Église.

Certains avouent combien c’est difficile.

Oui, c’est vrai, c’est très difficile. Ceux qui le vivent disent que cela leur fait peur, mais que c’est une expérience forte de christianisme et d’humanité. Être témoin du malheur de la perte, accompagner pour témoigner de la force de la vie en Christ redonne vigueur à la foi et à la vie. On peut se découvrir, dans ce service, une vocation pastorale. Mais il faut savoir tourner en équipe, suivre des formations, des accompagnements. Certaines paroisses ont mis en route des groupes de parole et de relecture dans lesquels on peut dire ses difficultés. Il est aussi conseillé, quand on est soi-même en deuil, de ne plus faire partie de l’équipe funérailles pendant un an. C’est sage.

Cela ne risque-t-il pas de donner l’image d’une Église sans prêtre ?

Oui. Mais il faut que le prêtre reste présent d’un certaine façon, à certains moments, certains enterrements. Ce serait dramatique en effet si le prêtre disparaissait de l’accompagnement de la mort. Mais il ne faudrait pas non plus que notre discours sur la mort et la Résurrection soit cantonné aux funérailles. Une catéchèse de la Résurrection peut aussi être faite dans les autres grands moments de la vie chrétienne.

L’image que notre société a de l’Église n’est-elle pas très tributaire de la qualité de cet accompagnement ?

Ce qui me frappe, c’est l’extrême attente des personnes dans le deuil à l’égard des Églises. Attente variée et insaisissable. Que l’Église reste, dans une société ultra sécularisée, le signe d’une transcendance, voilà quelque chose d’étonnant. Mais n’oublions pas que 19 % des personnes  interrogées ne souhaitent aucune célébration. C’est un fort pourcentage, qui a déconcerté les opérateurs des pompes funèbres et les spécialistes de la mort : n’est-ce pas un signe de déshumanisation de notre société ?   

Laurent Villemin, prêtre, professeur d’ecclésiologie à l’Institut catholique de Paris. Auteur avec Christian Pian de Les funérailles aujourd’hui, aspirations des familles, propositions de l’Église, Atelier, 2009.

 

Que dit l'Eglise de la crémation ?

       

Sylvie André, religieuse auxiliatrice, travaillant au Centre national de la pastorale religieuse, répond aux questions de Sophie de Villeneuve. Publié le 25 mai 2014 (Croire, questions de vie, questions de foi).                                              

                                         

                                            

 

La crémation est une pratique de plus en plus fréquente. Qu'en dit l’Église? Y est-elle réticente, comme beaucoup le pensent ? Le passage au crématorium change-t-il la célébration des funérailles ? Et quelle est la différence entre crémation et incinération ?

S. A. : Le mot crémation vient du latin « cremare », qui veut dire brûler. C'est une technique funéraire visant à réduire un corps en cendre, et le mot insiste sur la technique. Le mot incinération fait référence au résultat de la technique : les cendres. Le problème aujourd'hui, c'est qu'avec toutes les techniques d'incinération des déchets, il est devenu délicat d'employer ce mot pour un corps, et donc on parle de crémation, même si on parle encore d'incinération dans bon nombre de documents d’Église.

L’Église est plus à l'aise avec la mise en terre qu'avec l'incinération. C'est en référence au corps du Christ qui a été mis en terre ?

S. A. : Exactement. Notre référence, c'est le Christ mort et ressuscité, qui a été mis au tombeau. C'est dit dans le Credo, c'est important pour les chrétiens et c'est cette position que tient l’Église : sa préférence va à l'inhumation plutôt qu'à la crémation. Cela dit, la crémation est une pratique de plus en plus fréquente. Avant Vatican II (1963), l’Église y était totalement opposée, parce qu'au XIXe siècle surtout, la crémation était un acte que l'on posait contre l’Église et contre la foi chrétienne. Donc bien sûr, l’Église ne pouvait l'accepter.

Pourtant, la crémation était déjà très répandue dans les pays anglo-saxons, protestants ?

S. A. : C'est vrai, et avec le concile Vatican II, l'ouverture de l’Église catholique aux autres Églises a permis de comprendre et d'entendre que la demande de crémation n'était pas faite contre la foi chrétienne. Depuis Vatican II, l’Église tolère la crémation depuis 1963, même si l'inhumation reste sa préférence. Dans son parcours de funérailles, l’Église demande que la crémation se fasse après la station à l’Église, comme pour l'inhumation. On se rend compte aujourd'hui que bon nombre de personnes ne passent plus par l’Église, mais demandent quand même une prière à l’Église, pour ne pas être « enterrés comme des chiens » ni passer au crématorium sans référence chrétienne.

Comment cela se passe-t-il alors ? Si quelqu'un demande la crémation sans passer par l’Église, il peut tout de même y avoir une prière au crématorium ?

S. A. : Oui, tout à fait. L’Église le permet. En 2001, les évêques ont demandé qu'on porte un soin particulier à la destination des cendres et qu'on propose une prière au lieu du crématorium.

Cela peut être fait par un prêtre ?

S. A. : Par un prêtre comme par un laïc des équipes des funérailles, mandaté par l’Église, et il y en a beaucoup aujourd'hui, qui peut venir, à la demande de la famille, proposer un temps de prière.

Donc le passage à l’Église n'est pas obligatoire ?

S. A. : Non, je ne dis pas cela. Mais certaines personnes qui se sont éloignées de l’Église et n'osent pas revenir s'adresser à elle, ont dans leur famille des chrétiens qui souhaitent une prière faite par l’Église... C'est aux équipes funérailles de discuter et de sentir si oui ou non un passage par le bâtiment église est nécessaire. Et si c'est non, de proposer une prière au crématorium. Tous les crématoriums n'ont pas une équipe catholique pour les funérailles, mais il y en a de plus en plus. Et il y a beaucoup de discussions à ce sujet dans les diocèses. Le crématorium n'est pas en concurrence avec l’Église.

Il faut y voir un lieu d'évangélisation ?

S. A. : Tout à fait. Et les évêques, actuellement, le disent. En 2020, 50 % des Français demanderont la crémation !

Comment se passe un temps de prière au crématorium ?

S. A. : On est en train d'y travailler au Service national, et l'on se rend compte d'abord de l'importance de l'accueil des familles, des gestes et des propos sur le défunt. Et de la Parole, qui dit l'espérance en la résurrection.

Donc un évangile est lu ?

S. A. : Oui, quand on a le temps, on lit une première lecture, un psaume, un évangile, et on fait un court commentaire. Et puis, comme on a à l’Église le temps de l'adieu, avec l'encensement, on cherchera un geste de respect et d'adieu, qui laisse le corps à Dieu. Tout cela ne dure qu'une demi-heure, pendant laquelle il est important de donner de l'espérance aux gens, et de les rassurer, en leur disant : « Il est dans les bras de Dieu ».

On dit depuis longtemps que la crémation est un moment difficile pour les familles.

S. A. : C'est vrai. On ne dispose que d'une demi-heure. Autrefois, il y avait les veillées, puis le temps de passage à l’Église, puis au cimetière, cela durait trois jours. Là, en une demi-heure, il faut tout faire, et ce n'est pas évident pour entamer un deuil.

Que dit l’Église sur la conservation des cendres ?

S. A. : L’Église a statué de manière très claire. Les cendres sont les restes d'un corps, donc on ne peut ni les diviser ni les disperser. L’Église demande qu'il n'y ait ni dispersion ni conservation à domicile, mais qu'on dépose l'urne dans un lieu de mémoire. Cela peut être une sépulture familiale, un colombarium... C'est important pour la mémoire de la personne.

Disperser les cendres dans la mer ou dans son jardin, ce n'est pas recommandé ?

S. A. : Non, et d'ailleurs la loi Sueur actuellement en vigueur accepte la dispersion des cendres dans un lieu public, mais pas dans un lieu privé, une source ou un jardin.

On peut se recueillir devant des cendres ?

S. A. : Cela dépend des gens. Mais je crois qu'on se recueille mieux devant un corps qui est dans un cercueil. Une urne, c'est un autre rapport au corps, à la mort, à la vie. A un corps, on peut dire au revoir.

                                              

 

  

                                                                                                  

poème de Gabriel Ringlet

 

Oui, nos mains vont disparaître.
Mais nos poignées de mains, mais nos signes de bonjour, mais nos gestes d’adieu, mais l’invisible chemin de nos caresses….

nous n’allons pas les brûler.

 

Oui, nos pieds vont disparaître.

Mais la foulée de nos promenades, mais l’élan de nos courses, mais le saut de nos jeux, mais le pas de nos danses et de nos rendez-vous….

nous n’allons pas les noyer.

 

Oui, nos visages vont disparaître et nos oreilles et nos lèvres et nos yeux…

Mais nos sourires, mais nos écoutes, mais nos regards, mais nos baisers…

nous n’allons pas les enterrer.