rencontre de l'équipe de l'Aumônerie: avec le chef de service de la Cardiologie Nicolas DELARCHE — Aumônerie des hôpitaux de Pau

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Aumônerie des hôpitaux de PauAumônerie des hôpitaux de Pau
Menu
Navigation

rencontre de l'équipe de l'Aumônerie: avec le chef de service de la Cardiologie Nicolas DELARCHE

    LE SERVICE DE CARDIOLOGIE DU CENTRE HOSPITALIER

  

            Mardi 7 novembre, le docteur Nicolas DELARCHE, praticien hospitalier et chef de service, a bien voulu répondre à la demande de l'équipe d'aumônerie pour présenter à ses membres le service dont il a la charge.

 

            L'unité de cardiologie et de pathologies vasculaires dispose de huit lits de soins intensifs de cardiologie et 26 lits d'hospitalisations ou d'hôpital de jour. Elle assure en outre un accueil des urgences 24 heures sur 24. Les soins d'urgence font essentiellement appel à la réanimation cardiaque et à la neurologie.

           

Le service comprend trois axes principaux :

            - les maladies coronariennes : coronographies, interventions sur les artères…

            - l'électrophysiologie : pose d'appareils, ablations de certains circuits…

            - l'imagerie cardiaque : échographies…

            Sans compter un espace de recherche clinique où l'on élabore des projets de prise en charge.

 

            Le poids du service, porté par 70 personnes qui se relaient, dont huit médecins, est devenu lourd pour faire face à l'afflux des patients et assurer une garde permanente. Le renforcement des moyens, depuis longtemps envisagé, revient actuellement à l'ordre du jour.

 

            Petit rappel : le cœur est un muscle automatique programmé pour battre autour de 70 fois par minute pendant toute une vie, à condition qu'il soit convenablement irrigué en oxygène. Certains ont le cœur plus lent, d'autres plus rapide. Les incidents sont liés, dans la majorité des cas, à une circulation perturbée, ou à des anomalies du rythme, tachycardies ou arythmies.

 

            Le docteur explique que la relation du soignant au malade cardiaque est particulière, en ce sens que, contrairement à la plupart des autres affections, l'issue de la crise est ici le plus souvent imprévisible. Il faut faire face à des situations subites, imparables, où l'intervention, pourtant inévitable, risque d'être fatale au patient. L'intervenant est confronté à la mort sans que le patient puisse être accompagné dans son agonie. Le cœur est un organe où l'affect intervient de manière intense. Les jeunes soignants qui débutent dans le service ne sont pas préparés à affronter ces situations mortifères. Et le docteur de citer des témoignages émouvants de personnes réanimées.

 

            Les questions éthiques sont évidemment incontournables quand on touche à la fin de vie. En réponse à une question, le docteur affirme que le coût d'un appareillage défibrillateur peut varier de 1500 à 20 000 euros. La technique permet aujourd'hui d'implanter des appareils capables de détecter les crises de tachycardie, et d'envoyer des signaux en conséquence pour réguler la progression de l'influx nerveux au sein du muscle, voire de prévenir à distance le service compétent.

 

            Dans ces conditions, compte tenu du risque opératoire en fonction de l'état général du patient ou de son âge, la question peut se poser de l'opportunité d'une intervention. Il arrive en effet que le malade cardiaque dénie sa maladie, n'accepte pas l'hypothèse d'un échec de l'intervention. Parfois, les familles vont jusqu'à saisir les tribunaux de cette question de l'obligation de résultat. Jusqu'à présent à Pau, le problème du coût n'a pas encore été un critère aigu, mais la société devra immanquablement se prononcer un jour sur ce point.

 

 

                                 

           

 

L'intervention s'achève enfin sur des questions liées à l'évolution de la maladie cardiaque dans la société post industrielle. Les facteurs de risque d'infarctus sont parfois génétiques, mais l'environnement intervient sans aucun doute : le tabac, la pollution, une alimentation trop riche, trop sucrée ou trop salée, qui favorise le cholestérol, le diabète ou l'obésité. Le docteur conclut en recommandant de suivre une bonne hygiène de vie, de pratiquer des exercices physiques, et de se méfier des revues qui déversent souvent des conseils contradictoires et invérifiés.

 

                                                                       Robert LATAPIE